Léviathan, le manège psychédélique de Flavien Berger
Flavien Berger n’est pas très très connu et pourtant on l’entend un peu partout ; pub, docus… ou en live à la Gaîté Lyrique par exemple (dispo sur youtube). Sorti il y a maintenant un an, son premier album qu’est Léviathan nous a évidemment inspiré quelques mots.
C’est un album peut-être encore un peu jeune pour le format « Old Vibes Good Vibes » mais peu importe le flacon pourvu qu’il y ait l’ivresse n’est-ce pas ? Et c’est bien d’ivresse que pourvoie à ses auditeurs le musicien, chanteur et enchanteur Flavien Berger. Après les deux EP éthérés qui l’ont révélé au public, Glitter Gaze début 2014 et Mars Balnéaire quelques mois plus tard, c’est en avril 2015 qu’il lâche le Léviathan qui n’a de monstrueux que la claque qu’il met.
Disque-monstre
Léviathan, c’est avant tout un disque libre tant dans le format que dans la production. Un disque qui sent la bidouille et le génie, l’enfance et la poésie… mais surtout, c’est un disque coloré, tapissé d’images sorties droit des rêves de son auteur un brin halluciné. L’album compte donc 10 titres menés au synthé, à l’arpégiator et dont certains des rythmes semblent tout droit sortis des claviers Casio de notre enfance. Il y a un effet patchwork indéniable au sein de cette œuvre comme au cœur des morceaux eux-mêmes.
Le tube – si cela se dit encore s’en est un – « la fête noire », par exemple, dépeint les montées-descentes sur des montagnes russes : tempo léger et acidulé aux chœurs aériens pour la montée, rock aux basses percussives quand le wagon plonge dans l’excitation. « Vendredi » est une barbe à papa. « Saint Donatien » (1:47), le réveil à l’issue d’un rêve un peu étrange ; un morceau court aux sonorités « Amon Tobiniennes » sorte d’intro pour « Rue de la victoire », le mélancolique ensoleillé. Bref.
Tout cela pour aboutir à « Leviathan » : morceau éponyme de l’album, voyage de quelque 15 minutes et 48 secondes et véritable plongeon dans la gueule du monstre musical. La piste pourrait à elle seule faire l’album : progressive à souhait, enivrante d’une cloche omniprésente et forte de ses cordes qui embrassent, petit à petit, l’auditeur.
Plus que de la musique, Flavien Berger dispense des images. Un cinéma intimiste que l’on imagine proche des rêves de son auteur… et c’est peut-être bien ce qu’il souhaite : lancer son manège et nous laisser imaginer.
Flavien Berger à la Gaîté Lyrique, un joli moment relayé par Culturebox (Francetvinfo)